Souvent critiqués, les conservateurs dans les produits cosmétiques sont pourtant très utiles : ils permettent de stabiliser les formules et d’empêcher leur altération dans le temps. Seuls 59 conservateurs sont autorisés par la réglementation européenne. Notre équipe vous explique les différentes catégories existantes et rétablit certaines vérités.
Qu’est-ce qu’un conservateur ?
L’article 2 (I) du Règlement CE n°1223/2009 du Parlement Européen et du Conseil du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques définit les agents conservateurs comme suit : « substances qui sont exclusivement ou principalement destinées à empêcher le développement de micro-organismes dans le produit cosmétique ».
Les conservateurs jouent donc un rôle primordial :
- En aidant à préserver la formule cosmétique
- En assurant la durabilité des produits cosmétiques
Ils sont essentiels, notamment pour les formules contenant de l’eau. En effet, la présence d’eau dans une formule crée un environnement favorable au développement de micro-organismes.
Il faut bien comprendre que tout est réglementé :
- Seuls 59 conservateurs sont autorisés pour la formulation en cosmétique
- Le seuil de concentration maximal est défini
- D’autres restrictions en fonction de la nature du conservateur peuvent exister
Les conservateurs protègent la formule des contaminants extérieurs pendant la production mais également, pendant leur utilisation, comme la main de l’homme lors de la préhension du produit en pot, par exemple.
Quelles sont les différentes catégories existantes de conservateurs ?
Différencions les conservateurs synthétiques des conservateurs naturels.
Les conservateurs synthétiques
Citons les parabènes, le MIT (méthylisothiazolinone), le phénoxyéthanol , DMDM hydantoin… Depuis une dizaine d’années, les fabricants cherchent des moyens pour remplacer les parabènes comme agents de conservation. Cependant, les nouvelles molécules utilisées ont aujourd’hui de mauvais retour notamment sur le potentiel allergisant.
En effet, le MIT a été très sévèrement restreint dans son utilisation car de nombreux cas d’allergie ont été mis en avant depuis son utilisation massive en remplacement des parabènes. Aujourd’hui, il est utilisé uniquement pour les produits rincés car le contact avec la peau est plus bref.
Focus sur les parabènes
Les parabènes sont un ensemble de molécules (méthylparaben, éthylparaben, propylparaben,…). Cette famille de substances est connue pour ses propriétés de conservateurs et est utilisée depuis très longtemps dans le milieu des cosmétiques, et également dans les domaines alimentaire et médical. Son utilisation est régulière car ces molécules ne provoquent non seulement pas d’allergie mais sont également très efficaces sur de nombreux germes et champignons.
Les parabènes sont très souvent au centre de préoccupation et souffrent d’une mauvaise presse suite à une publication d’une étude britannique datant de 2004 (mettant en avant la découverte de parabènes dans des biopsies de tumeurs du sein). Malgré les insuffisances méthodologiques de l’étude très largement reconnues , y compris par l’auteur de la publication, les médias ont eu raison de la mauvaise publicité des parabènes.
Aujourd’hui, de nouvelles études ont été menées par le comité européen régissant notamment les autorisations de mise sur le marché des molécules, qui ont démontré que l’utilisation des parabènes ne mettait pas en danger le consommateur grâce à une toxicité quasi nulle et à un faible pouvoir allergisant.
Le règlement autorise toujours l’utilisation des parabènes dans les produits cosmétiques mais :
- Leur utilisation est encadrée (seuls trois parabens sont autorisés : methyl-, ethyl-, propylparaben)
- Le pourcentage d’utilisation est limité
- L’interdiction pour les produits destinés au siège de l’enfant a été instaurée
Les conservateurs naturels « passinaturelsqueça »
Il existe assez peu de conservateurs réellement naturels, issus de plantes notamment. Un de leur principal inconvénient, est qu’ils sont très sensibles aux autres ingrédients avec lesquels ils sont mélangés. Ils peuvent devenir inefficaces dans le temps par incompatibilité avec les molécules voisines. Ils sont également sensibles au soleil et à la chaleur : comme tout ingrédient naturel, ils peuvent se dégrader et ne plus être efficace…
Remarque : parmi les conservateurs autorisés dans la Charte Biologique, les plus utilisés sont synthétiques ! Citons à titre d’exemple, l’association potassium sorbate et sodium benzoate ou encore acide déhydroacétique et alcool benzylique. On peut les retrouver présent dans la nature mais ceux utilisés sont fabriqués chimiquement.
Attention à leur efficacité, ils doivent être absolument utilisés dans des produits cosmétique acides (ph 4.5-5) pour jouer leur rôle de conservateur. Ils font également l’objet de nombreux retours négatifs quant à leur potentiel allergisant élevé, créant de nombreuses réactions allergiques.
Comment les industriels travaillent-ils pour sécuriser les produits et satisfaire les demandes ?
Il s’agit de privilégier certains axes :
- Utiliser des packaging permettant une protection contre les éléments extérieurs, type airless ou simplement privilégier les pompes doseuses pour limiter les risques de contamination et donc diminuer l’usage des conservateurs.
- Être en recherche permanente de nouvelles molécules actives et sécurisées.
- Revenir à des produits sur lesquels les études de sécurité ont le plus de recul, notamment les parabènes.
Pour nos marques Capillor et Naolya, selon les usages, nous avons choisi les conservateurs les plus cohérents : avec ou sans parabène… Par exemple, notre shampooing racines grasses pointes sèches Capillor est avec parabène (dans la limite autorisée bien entendu !) ou encore notre masque crème coup d’éclat Naolya, un produit non rincé, pour lequel, nous avons choisi le phénoxyéthanol.
En conclusion, chaque molécule présente des inconvénients. Cependant, le problème de l’ensemble des conservateurs, ne réside pas forcément dans la toxicité d’un produit isolé : c’est l’utilisation de plusieurs produits qu’ils soient cosmétiques, alimentaires, ou médicaux. En effet, c’est la surconsommation d’une même molécule qui augmente le risque d’intolérance. Ne serait-il pas plus pertinent de sensibiliser l’opinion publique autour de cette problématique ?